Issac de Benserade
Académicien, poète et fabuliste XVIIº
Issac de Benserade est né à Paris d’origine Huguenote entra à l’ Académie Française le 9 avril 1674. Poète, dramaturge et librettiste. Il rejoignit le clan des modernes, reçut J.-J. de Mesmes, fut l’un des premiers académiciens à être admis aux spectacles de la cour. Membre de la Brigade avec Chapelain et d’Aubignac, protégé par Richelieu puis Mazarin, Écrit Iphis et lante, comédie mythologique jouée en 1634à l’hôtel de Bourgogne, Iphis est une fille déguisée en garçon depuis sa naissance et surtout, lante ne s’en doute pas.
Il se rallia au clan des Modernes. Grand spécialiste du ballet et du divertissement de cour, surtout après lu célèbre Ballet de la nuit (1653). Avec la fable d’Ovide, Benserade prit beaucoup de libertés, alors qu’on est dans le XII siècle. Benserade décède le 19 octobre 1691.
Dernière œuvre : Le Triomphe de l’amour , avec l’aide de Quinault , musique de Lully (1681).
FABLES :
- Le Loup et l’Agneau
- Le Lièvre et les Grenouilles
- Le Renard et le Bouc
- Le Renard et les Raisins
- L’Astrologue
- Le Loup et le Chien
- Le Renard et la Cigogne
- Jupiter et les Besaces
- Les Grenouilles demandent un Roi
- Le Pot de Fer et le Pot de Terre
- Les Rats tenant Conseil
- Les Deux Amis qui vendent la peau de l’Ours
- La Jeune Veuve
- Le Corroyeur et le Financier
- Le Renard et le Corbeau
- La Grenouille et le Bœuf
- Le Rat de ville et le Rat des champs
- La Cigale et la Fourmi
- Le Chêne et le Roseau
- Le Souriceau et sa Mère
Anecdotes :
- Le caractère de Benserade exprimé dans ces vers que Sénecé a faits pour mettre au bas de son portrait.
Ce bel esprit eut trois talents divers ,
Qui trouveront l’avenir peu crédule.
De plaisanter les Grands il ne fit point scrupule,
Sans qu’ils le prissent de travers.
Il fut vieux et galant sans être ridicule,
Et s’enrichit à composer des vers.
- Quand on proposa la Fontaine pour remplir une place vacante à l’Académie Française, un Académicien s’y opposa fortement, à cause des ouvrages libres de ce Poète : Messieurs, répéta-t-il plusieurs fois , il vous faut donc un Marot. Benserade ennuyé de la répétition, lui dit: Et à vous une Marotte.
- Benserade se trouva un jour dans une compagnie, où il se rencontra une Demoiselle dont la voix était fort belle , mais l’haleine un peu forte. Cette Demoiselle chanta ; on en demanda son sentiment à Benserade , qui dit , que les paroles étaient parfaitement belles, mais que l’air n’en valait rien.
- Monsieur Benserade avait une jolie Maison à Gentilli. Comme il se donnait pour homme de condition, il avait fait mettre sur la porte des armes qu’il s’était donné, avec une couronne de Comte. Un de ses amis dit un jour, en les voyant: C’est aux Poètes à en faire.
- Benserade dégoûté de la Cour; se retira à Gentilli. Il mit dans les jardins diverses inscriptions , celle-ci entre autres:
Adieu fortune , honneurs, adieu vous et les vôtres,
Je viens ici vous oublier.
Adieu toi-même, amour, bien plus que tous les autres .
Difficile à congédier.
- Le Cardinal de Richelieu qui faisait une pension de 600 livres à Benserade, étant mort, le Poète lui fit l’Épitaphe suivante :
Ci git, ci git par la morbleu,
Le Cardinal de Richelieu :
Et ce qui cause mon ennui,
Ma pension avecque lui.
- Tallemant causaient un jour ensemble chez moi, dit Ménage. Je remarquai que quand Benserade parlait, l’Abbé Tallemant portait son doigt au front, comme pour montrer où l’autre avait mal. Benserade en faisait autant lorsque l’Abbé Tallemant parlait. M. le Clerc qui les écoutait, et qui voyait tout ce manège, leur dit : Messieurs, vous avez tous deux raison.
Illustration : maison natale de Benserade – par