Jean Baptiste François Ernest Chatelain
Le réveil matin du village
Etant défunt, maître Chapon
Crut que prendre le poste était tout avantage
Pour lui ; donc il donna l’ordre, qu’au pâturage
Le suivit le sexe qui pond.
Abusé par sa ressemblance
Avec le Coq son devancier,
Le Sérail plein d’obéissance
Sortit en masse du poulier ;
Mais comme il s’avançait en tête,
Le chant d’un simple Coquelet
Lui fit ordonner la retraite.
De la nouveauté du décret,
Une poule mouillée eut même été surprise ;
Tout un chacun glosa, s’enquit, vit sa méprise,
Et sans-doute on l’eut fait bien payer au poltron
S’il n’eut fui ce preux fanfaron.
Chapons de tous les rangs qu’un vulgaire imbécile
Prend pour des Coqs éperonnés,
Serait-il donc si difficile
D’apprendre à vos subordonnés
Votre incapacité complète ?
Il suffirait du chant de l’Oiseau des Gaulois ;
Qu’il frappe l’air, et soudain je vous vois
Détaler subito sans tambour ni trompette !
“Le Successeur du Coq”