L.-F. Jauffret, poète et fabuliste, 1770 – 1840.
L’abondance engendra la sombre inquiétude.
Le Rat et le Grelot.
… La règle ordinaire
Est qu’un voyageur mente, ou du moins exagère.
Le Dogue et le Barbet.
Les choses d’ici-bas, quand on les envisage,
Ont toutes un revers dont on est moins flatté;
C’est être heureux, c’est être sage,
Que de les voir du bon côté.
Le Lérot et les deux Lézards.
Chacun aime à passer sa vie
Aux lieux qui furent son berceau.
Le Papillon et la Demoiselle aquatique.
… Il n’est que les sots
Qui puissent regretter la vie.
Les deux Loups.
… Il est peu
De vertus sans alliage.
Le Papillon et la Demoiselle aquatique.
Les tyrans ont toujours un misérable sort.
Le Loup et le Bouc.
C’est par le travail et les soins
Que l’ouvrage vaut quelque chose;
La matière qui le compose
Est ce qu’on regarde le moins.
La Dentelle et les Galons.
… De nos propres torts loin de nous accuser,
Nous en accusons la fortune.
Le Malheureux et la Fortune.
Sous un tyran grossier le talent est un crime,
Et nul n’en peut être accusé,
Sans en devenir la victime.
Le Rossignol en tournée.
Un sourire n’est pas toujours de bon augure.
La Pie.
… Garder un honnête silence,
Est un rôle adroit pour un sot.
L’Âne paré de Fleurs.
La retraite a son avantage.
Le Papillon et la Demoiselle.
Une renommée éclatante
N’est pas toujours le prix d’un courage indompté.
Le Cheval et le Mouton.
- Morales des fable de Louis-François Jauffret