Dieu mesure toujours ses dons à nos besoins ;
Nous sommes ici-bas le premier de ses soins.
Une brebis douce et timide,
Par son maître de gain avide,
Vit, avant la tiède saison,
Dépouiller sa chaude toison.
Connaissez-vous plus dure épreuve,
Que d’être, tremblante brebis,
De sa moelleuse laine veuve ?
Qu’importent les soyeux habits,
Dont l’avare main l’a privée ?
De la bise elle est préservée…
Un bon ange, au zèle fervent,
L’empêche d’être morfondue ;
Car à brebis tondue, Dieu mesure le vent.
“La Brebis Tondue”