La fièvre en un pays exerçait ses ravages ;
Au médecin on eut recours ,
Et médecin apporta des accours.
Il ordonne certains breuvages,
Bons pour tempérer les ardeurs
De la brûlante épidémie;
Il interdit sur-tout le vin , dont les chaleurs
Augmenteraient la maladie.
Notez que les fébricitans
Sur l’article du vin n’étaient fort tempérans;
Le Docteur, disent-ils , parle bien à son aise,
Qu’il porte ailleurs ses fades potions ;
Un peu de vin , ne lui déplaise ,
Pourvu que l’on en boive avec précautions.
Tire admirablement un malade d’affaire :
C’est un bon restaurant,
Qui fortifie individu souffrant:
J’en boirai, je le jure , et vogue la galère.
La galère vogua si bien ,
Qu’elle mena tout droit malade en sépulture.
A bien des gens même aventure
Pour même cause arrive, et que l’on n’en sait rien.
“Le Bon conseil mal suivi”