Où le chat voit le jour c’est là qu’il veut mourir.
Le nôtre était resté tout seul dans une ferme
Qu’Harpagon venait d’acquérir.
Ce chat n’a rien coûté, mais il faut le nourrir ;
A cela notre avare entend bien mettre un terme.
Il veut faire assommer la bête, qu’il enferme,
Et qui meurt en criant : — Dieu, tu me vengeras !
Dans le grenier, bientôt, les souris et les rats
De dévorer point ne se lassent.
Le chat n’eût exigé qu’un peu de brouet gras,
Et maintenant du blé les plus beaux sacs y passent.
On l’aurait su plus tôt qu’on l’eût nourri de lard,
Au lieu de le tuer, ce chat. Il est trop tard.
Le riche n’a jamais de plus grande ennemie
Que la trop grande économie.
“Le Chat et l’Avare”