Geno Namy
Poèmes et Fables – Aube
Dans son écrin bruissant bordé de roselière
L’étang s’ébroue enfin de la brume de l’aube
La lune quitte à regret son miroir mouvant
Et salue d’un croissant ses amies les grenouilles.
Comme une apparition sur un fil invisible
Voilà que glissent alors, effleurant l’eau à peine,
Une, puis deux silhouettes, élégants fantômes
Flocons gorgés de neige au milieu du printemps
Nuages ouatés en plein ciel étoilé.
Ils voguent côte à côte, s’attendent, se font face,
L’arrondi de leurs cous s’épousant en un cœur.
Le jour peut se lever sous cet heureux présage,
Voilà gracieuse et frêle la paix qui nous fait cygnes.
Geno Namy