Pour un pays lointain un vaisseau faisait voiles ;
Quelque temps il parut
Avoir pour lui les vents et les étoiles :
Mais ce bonheur fut
De courte durée.
Un terrible ouragan
Tout-à-coup vient de l’immense Océan
Soulever la masse azurée ;
De ses ombres la nuit couvre le sein des mers ;
La pâle lueur des éclairs
Sillonne seule de la nue
La ténébreuse profondeur :
De l’horizon en feu parcourant l’étendue
La foudre de la mort offre par-tout l’horreur,
La consternation a saisi l’équipage,
De méchants, hors Bias, monstrueux assemblage ;
Tous, les yeux et les mains élevés vers les cieux,
Invoquent à grands cris le prompt secours des dieux.
Gardez, leur dit le sage, ah ! gardez le silence ;
S’il se peut même, aux dieux cachez votre existence :
Si leur œil pénétrant,
Ajouta-t-il en soupirant,
Vous découvrait dans ce navire,
Notre sort n’en pourrait, hélas ! être que pire.
“Bias et les Impies”