Conte tiré des cent nouvelles
Un villageois ayant perdu son veau,
L’alla chercher dans la forêt prochaine.
Il se plaça sur l’arbre le plus beau,
Pour mieux entendre, et pour voir dans la plaine.
Vient une dame avec un jouvenceau.
Le lieu leur plaît, l’eau leur vient à la bouche:
Et le galant, qui sur l’herbe la couche,
Crie en voyant je ne sais quels appas:
O dieux, que vois-je, et que ne vois-je pas!
Sans dire quoi: car c’étaient lettres closes.
Lors le manant les arrêtant tout coi:
Homme de bien, qui voyez tant de choses,
Voyez-vous point mon veau? dites-le moi.
“Conte: Le Villageois”