La Fourmi, ayant amassé tout l’été,
Se trouva bien ennuyée quand la Bourse fut fermée :
Plus un seul petit rabiot de monnaie à carotter !
Elle alla tromper l’ennui à la Cigale (boite de nuit),
La priant de lui servir quelques verres
Pour se distraire jusqu’à la session nouvelle.
« Je vous paierai, lui dit-elle, à l’ouverture des marchés,
d’ici là aboulez, foi d’animal, cigare, champagne et danseuses ».
A la Cigale, pas d’entraineuse : on n’est pas rue Montorgueil.
– « Ou est votre portefeuille ? » dit l’barman à l’emmerdeuse.
– « Je compte sur le cac 40 pour révaluer ma rente. »
– « Vous êtes banquier ? c’est pas d’veine.
Eh bien! dansez devant l’buffet maintenant ! »
« La Fourmi et la Cigale -rôles inversés »
Comparer avec la fable de La Fontaine :
La Cigale, ayant chanté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau*.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’Oût, foi d’animal,
Intérêt et principal.
La Fourmi n’est pas prêteuse :
C’est là son moindre défaut*.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
– Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
– Vous chantiez ? j’en suis fort aise.
Eh bien! dansez maintenant.