La Guêpe discourant avec la Mouche à miel,
Disoit : « Pourquoi de force à la nôtre inégale
» Savez-vous mieux braver l’inclémence du ciel ?
» Des champs et du guêpier il faut que je détale,
» Sitôt que les froids aquilons,
» Sur la terre transie, en voiles de glaçons,
» Auront durci les pleurs de la brillante aurore.
» Vous prospérez alors, dans vos riches maisons,
» Et les jeunes essaims que l’on y voit éclore,
» Au soleil étalés s’envolent, dès que Flore
» Rend aux prés le tapis de leur suave émail.
» Vous avez, pour jouir de fortune pareille,
» Un talisman. » « Sans doute : et c’est, reprit l’Abeille,
» L’amour de l’ordre et du travail. »
“La Guêpe et l’Abeille”