A la nubilité l’on bâtissait un temple
Qu’on venait voir par curiosité;
Un Radix arrive, et contemple
De la jeune Déesse et l’air et la beauté ;
L’hommage, quoique tendre, était humble et timide,
Car ce Radix à peine était formé,
Et croyait bonnement que sa grosseur décide
Pour être ou n’être point aimé ;
Mais notre Déesse enfantine ,
En souriant le consola
Par une répartie délicate et fine,
La Nubilité et le jeune radix
A la nubilité l’on bâtissait un temple
Qu’on venait voir par curiosité;
Un Radix arrive, et contemple
De la jeune Déesse et l’air et la beauté ;
L’hommage, quoique tendre, était humble et timide,
Car ce Radix à peine était formé,
Et croyait bonnement que sa grosseur décide
Pour être ou n’être point aimé ;
Mais notre Déesse enfantine ,
En souriant le consola
Par une répartie délicate et fine,
Qui le mystère dévoila.
Un peu plus ou moins gros, qu’est-ce que cela prouve !
Et quand même ton cru ne serait qu’à demi,
Je t’aimerai, pourvu qu’un beau jour je te trouve
Dans le jardin de mon ami.
* Une dame pria l’abbé Grécourt de lui faire une fable. L’abbé lui en demanda le sujet ; la dame répondit : sur la pensée… Quoi ! La Pensée toute seule ! oui , toute seule , dit-elle , si l’abbé est toujours d’accord avec elle. Voilà ce qui fit naître cette pièce.
- Jean-Baptiste Joseph Willart de Grécourt, 1684 – 1773 (La Nubilité et le jeune radix)