Un beau matin, la Vérité
De son puits sortit toute nue.
Les sages, il est vrai, s’émeuvent à la vue
De ses attraits, de sa mâle beauté;
Mais des sots, des méchants la nombreuse cohue
De cris tumultueux la poursuit et la hue.
Triste et confuse, elle allait de nouveau
Regagner son asile obscur, impénétrable,
Pour n’en plus ressortir, quand par bonheur la Fable
Vint la couvrir de son manteau.
De ce déguisement la déesse affublée
Osa se remontrer. Aux pieds de ses autels
On vil bientôt accourir les mortels
Qui naguère l’avaient de mépris accablée;
El. sous ce voile heureux, même a la cour des rois,
L’auguste Vérité fit entendre sa voix.
“Allégorie – La Vérité et la Fable”
- Théodore Lorin, 18.. – 18..