D’après Schiller
Dans un val habité par de pauvres pasteurs
Quand l’oiseau matinal chante et semble renaître,
Tous les ans on voit apparaître
Une Fille candide aux charmes enchanteurs.
Ce n’est pas dans ce val qu’elle a pris sa naissance :
Sa patrie est cachée ainsi que son destin ;
Et l’on cherche sa trace en vain
Dès qu’on a perdu sa présence.
Un bonheur calme et pur naît de son seul aspect ;
Tous les cœurs vont au-devant d’elle ;
Mais sa dignité sainte et sa grandeur réelle
Toujours commandent le respect.
Sous un autre soleil, dans une autre contrée,
Sur un sol plus fertile en fortunés produits,
Se colorent les fleurs et mûrissent les fruits
Que répand sa main adorée.
Chacun également prend part à ses faveurs :
L’Âge mûr comme la jeunesse,
L’enfance comme la vieillesse
Puise dans ses trésors ou des fruits ou des fleurs.
Un convive jamais n’est mal reçu par elle.
Mais, quand elle aperçoit deux fidèles amants
Elle a pour eux, dit-on, ses dons les plus charmants,
Le fruit le plus exquis ou la Fleur la plus belle.
“La Visiteuse”