Joseph Barthélemy de Feraudy
Militaire, poète et fabuliste XVIIIº – La voûte peinte
Dans un vaste palais de superbe structure,
Un quidam, d’une voûte admirant la peinture,
Disait : Je ne vois rien de mieux que ce tableau,
Et de plus près, je pense, on le verrait plus beau.
A ces mots l’amateur, n’écoutant que son zèle,
Cherche à se satisfaire, et demande une échelle.
Pressé d’examiner, il monte lestement ;
Mais à peine monté, croit avoir la berlue ;
Car ne se trouvant pas dans le vrai point de vue,
A ses yeux le tableau paraît bien différent.
Son brillant coloris n’offre qu’un barbouillage,
Il ne sait que penser d’un si grand changement,
Et descend tout confus d’avoir vu cette image.
Ainsi l’homme souvent de loin nous éblouit ;
Mais lorsque de plus près notre œil le considère,
Cet éclat si vanté m’est plus qu’une chimère,
Et notre illusion alors s’évanouit.
Joseph Barthélemy de Feraudy, La voûte peinte