Dans une foret de l’Afrique,
L’aigle et le corbeau bien unis
Avaient fait sur un chêne antique
Industrieusement leurs nids.
L’aigle aperçut que ses petits
Dégénéraient de leur vertueux père ;
Qu’ils étaient sans vigueur, timides, paresseux.
Les jeunes corbeaux, au contraire,
Intrépides et généreux,
Promettaient un destin au-dessus du vulgaire;
Et, montrant un courage à nul autre pareil,
Regardaient fixement les rayons du soleil.
Un noble, par mainte bassesse,
Souvent déroge, perd ses droits,
Et la roture quelquefois
En vertu passe la noblesse.
“L’Aigle et le Corbeau”