Le Bœuf et le Sacrificateur
Un jour de fête à Vénus consacré,
Il s’agissait d’immoler une offrande.
Un jeune Bœuf du pacage est tiré ,
Qui sur-le-champ, avec double guirlande,
Eu grande pompe, à l’autel est conduit.
Mainte oraison , grandes cérémonies ,
Belle harangue, et tout ce qui s’ensuit
Fut observé. Les prières finies,
Vint le grand-prêtre, et sa hache à la main,
Il se saisit de la tremblante bête,
Fit un effort, cria han, et soudain
De l’animal il abattit la tête.
Des étrangers qui regardaient cela,
Furent surpris , et disaient : Malpeste !
Comme d’un han le Bœuf est tombé là !
Alors Vénus de la voûte céleste ,
Descend au temple, et sans aucun détour,
Leur enseigna tout le fin du mystère.
Les longs discours préparent à l’amour ;
Mais un mot vif aide à finir l’affaire.
- Jean-Baptiste Joseph Willart de Grécourt, 1684 – 1773 (Le Boeuf et le Sacrificateur)