Malheur à qui veut vivre à sa tête!
Sur un ruisseau large et profond,
Pour, le passer, au lieu de pont,
On avait mis une solive étroite.
Un garde-fou donnait appui
A la main gauche, à la main droite.
Le passant n’avait donc rien à craindre pour lui,
En usant un peu de prudence.
Il n’en fut pas ainsi pour un collégien
Sortant à peine de l’enfance,
Qui faisait mieux le mal qu’il ne faisait le bien.
Il arrive au ruisseau, du garde-fou se choque :
« Un garde-fou pour-moi ! dit-il, oh! l’on se moque.
» Je sais marcher, je pense, et ne suis point un sot :
» Cet appui n’est pas nécessaire.
» Il saute, glisse, et tombe au fond de la rivière.
De préceptes, de lois, nous avons besoin tous :
Ce sont là nos appuis et notre garantie.
A l’enfant comme à l’homme, il faut des garde-fous
Pour les aider à traverser la vie.
Le Garde-Fou et le Collégien – (Eugénie et Laure Fiot.)