Un hérisson,
Faisant sa quête journalière,
Près d’un buisson,
Aperçoit une fourmilière ;
Il s’arrête. Au même moment,
Pour le bonheur public travaillant avec zèle,
Une fourmi péniblement
Entraînait un fardeau quatre fois plus gros qu’elle.
Quel diable ainsi peut te pousser
A travailler jusqu’à te harasser ?
Lui dit le porte-dard ; ta folie est extrême.
Ne suis-je pas bien plus heureux
De ne vivre que pour moi-même ?
La fourmi lui répond : De l’égoïsme affreux,
Hérissons, soyez les apôtres ;
Des fourmis rien ne peut faire changer la loi :
Si je travaille pour les autres,
Les autres travaillent pour moi.
“Le Hérisson et la Fourmi”
- Jean-Auguste Boyer-Nioche, 1788-1859