Un marchand de volailles
Demeurait dans un enclos
Qui n’était fermé de murailles
Que de trois côtés ; mais les crocs
D’un bon chien de garde
Valaient autant qu’un mur.
Qu’un voleur se hasarde
A venir, il est sûr
D’être étranglé tout net. Nécessaire à son maître,
L’animal est soigné, comme tout chien doit l’être.
On lui donne du pain,
Même on le flatte de la main.
Or le voisin, pour se clore
Fit le mur, qui manquait encore
Dès lors le chien
N’est plus utile à rien.
Ne trouvant pas à le vendre,
Le marchand l’a fait pendre.
Petits et grands, notez-le bien,
Souvent ainsi pendent leur chien.
On fait le bien pour soi ; quant à la récompense,
Ne l’attendez jamais de la reconnaissance.
“Le Marchand de Volailles et son Chien”