Un médecin fort à la mode,
Et que de toutes parts on venait consulter,
Dans tous les maux divers qu’il avait à traiter,
Suivait toujours même méthode :
Il saignait, il purgeait, mais indifféremment :
Ce qui guérissait l’un, et le droit d’affaire,
Envoyait l’autre au monument.
Il demandait comment cela se pouvait faire ?
Ami, lui dit quelqu’un, en voici la raison :
Ce qui soulage tel, est pour tel un poison ;
La constitution du malade en décide.
Voulez-vous dans votre art agir utilement ?
Que ce soit le tempérament
Qui vous détermine et vous guide.
Pour les maux de l’esprit, comme pour ceux du corps,
Il est des médecins qui n’ont qu’un seul système :
Le mal parait le même au dedans, au dehors ;
Mais le sujet n’est pas le même.
Qui veut réussir dans cet art,
Je dis même en morale, il faut qu’il étudie
Son malade jeune ou vieillard,
Encore plus que la maladie ;
Sinon tout ce qu’il fait, il le fait au hasard.
“Le Médecin “