Un renard, franchissant une clôture, glissa, et se voyant sur le point de tomber, saisit une ronce pour s’aider de son secours. Les épines de la ronce lui ayant mis les pattes en sang, il eut mal et lui dit : « Hélas ! j’ai eu recours à toi pour m’aider, et tu m’as mis plus mal en point. – Eh bien ! tu t’es fourvoyé, l’ami, dit la ronce, en voulant t’accrocher à moi qui ai l’habitude d’accrocher tout le monde. »
[quote style=”1″]Cette fable montre que chez les hommes aussi ceux-là sont des sots qui ont recours à l’aide de ceux que leur instinct porte plutôt à faire du mal.[/quote]Ἀλώπηξ καὶ βάτος
Ἀλώπηξ φραγμὸν ἀναβαίνουσα
, ἐπειδὴ ὀλισθήσασα καταπίπτειν ἔμελλεν, ἐπελάβετο πρὸς βοήθειαν βάτου. Καὶ δὴ τοὺς πόδας ἐπὶ ταῖς ἐκείνης κέντροις αἱμάξασα καὶ ἀλγήσασα πρὸς αὐτὴν εἶπεν: “Οἴμοι: καταφυγοῦσάν με γὰρ ἐπὶ σὲ ὡς ἐπὶ βοηθὸν σὺ χεῖρον διέθηκας. “Ἀλλα‘ ἐσφάλης, ὦ αὕτη,” φησὶν ἡ βάτος, “ἐμοῦ βουληθεῖσα ἐπιλαβέσθαι, ἥτις πάντων ἐπιλαμβάνεσθαι εἴωθα.”
[quote style=”1″]Ὁ μῦθος δηλοῖ ὅτι οὕτω καὶ τῶν ἀνθρώπων μάταιοι ὅσοι βοηθοῖς προστρέχουσιν οἷς τὸ ἀδικεῖν μᾶλλον ἔμφυτον[/quote].
- Esope – (VIIe-VIe siècle av. J.-C)
La Ronce et la Vigne
Une ronce à tige épineuse ,
Près de l’arbrisseau de Bacchus
Conduisit tellement sa marche tortueuse,
Et du sol nourricier pompa si bien les sucs,
Que la vigne sans nourriture Etait près de périr.
Dans su triste aventure
Elle implora les soins du jardinier ,
Mais de la ronce il craignait la piqûre :
Il plaignit son malheur, et la laissa crier ;
Je n’en peux, mais c’est là le refrain ordinaire.
Bref, la vigne en mourut. Sa rivale, au contraire,
Pompeuse et verdoyante, étale à tous les yeux
Sur les pampres détruits, son feuillage orgueilleux.
La vigne, en périssant, la pria de lui dire
Ce qui pût leur causer un sort si différent.
— J’étais pourtant utile ? — Utile, oui vraiment;
Mais moi je rampe et je déchire.
- Alexandre Coupé de Saint-Donat- 1775-1845
le Mouton et le Buisson
Pendant que Jean Mouton broutait dans la prairie,
Survint un loup. Il fallut se cacher
Ou consentir à se voir accrocher
Au croc de la bête en furie.
Quand de cette manière un problème est pose,
Le résoudre est toujours aisé.
Aussi notre ami Jean, coureur agile,
S’en alla-t-il bien vite, et sans le trompetter,
Dans un buisson touffu se chercher un asile,
Près duquel le larron passa sans s’arrêter.
Dès que le loup fut loin, Jean quitta sa retraite ;
Mais Dieu sait comme il en sortit !
Les buissons ne font point crédit.
Il fallut qu’à l’instant Jean payât sa cachette
De la moitié de sa toison ;
Et que, tout stupéfait, il gagnât la maison.
Buissons ! buissons ! toujours avides d’honoraires,
Combien de temps encor de vos frais usuraires
Rendrez-vous, dites-moi, les moutons tributaires ?
Sans les tondre aux trois quarts, jamais ne saurez-vous
Les protéger contre les loups ?
- P. G. Drevet – (18?? – ????)