Le renard et le crocodile contestaient de leur noblesse. Le crocodile s’étendit longuement sur l’illustration de ses aïeux et finit par dire que ses pères avaient été gymnasiarques. « Tu peux t’épargner la peine de le dire, répliqua le renard : ta peau fait assez voir que depuis de longues années tu es rompu aux exercices du gymnase. »
[quote ]Il en est de même chez les hommes : les menteurs sont confondus par les fait.[/quote]Autre version
” Du Crocodile et du Renard “ – Le Crocodile méprisait le Renard, et ne lui parlait que de sa noble extraction. » Faquin, lui disait-il d’un ton arrogant, je te trouve bien hardi d’oser te faufiler avec moi. Sais-tu bien qui je suis ? sais-tu que ma noblesse est presque aussi ancienne que le monde ? – Et comment pourrez-vous me prouver cela ? répliqua l’autre fort surpris. – Très-aisément, reprit le Crocodile. Apprends que dans la guerre des géants, quelques-uns d’entre les dieux prirent la fuite, et vinrent, transformés en Crocodiles, se cacher au fond du Nil. C’est de ceux-là dont je descends en droite ligne. Mais toi, misérable, d’où viens-tu ? En vérité, repartit le Renard, c’est ce que je ne sais point, et ce que je n’ai jamais su. Croyez, Seigneur Crocodile, que je suis beaucoup plus en peine de savoir où je vais, que d’apprendre d’où je viens. «
Ἀλώπηξ καὶ κροκόδειλος
Ἀλώπηξ καὶ κροκόδειλος περὶ εὐγενείας ἤριζον . Πολλὰ δὲ τοῦ κροκοδείλου διεξιόντος περὶ τῆς τῶν προγόνων λαμπρότητος καὶ τὸ τελευταῖον λέγοντος ὡς γεγυμνασιαρχηκότων ἐστὶ πατέρων, ἡ ἀλώπηξ ἔφη· “Ἀλλὰ κἂν σὺ μὴ εἴπῃς, ἀπὸ τοῦ δέρματος φαίνῃ ὅτι ἀπὸ πολλῶν ἐτῶν εἰ γεγυμνασμένος.”
[quote style=”3″]Οὕτως καὶ τῶν ψευδολόγων ἀνθρώπων ἔλεγχός ἐστι τὰ πράγματα[/quote].
- Esope – (VIIe-VIe siècle av. J.-C)
Le Renard et Le Crocodile
Un Renard et un Crocodile
Parlaient tous deux de leur noblesse ;
Se donnant un peu de largesse,
Sur le sujet s’étendit le Reptile.
Ses aïeux, tous ses pères et lui-même, dit-il
Par un propos très peu subtil,
Etaient des champions de gymnastique.
« Il est vrai, lui fit le Goupil,
Que ta peau est réputée élastique,
Sauf peut-être en maroquinerie !
Mais j’admets qu’à contrario,
Dans l’eau, tu tournoies comme une toupie
Avec brio.
― Tout juste. Nous avons quelque chose de félin
Dans la famille ; d’ailleurs, mon ancêtre,
Qui était souple comme du vélin,
Pouvait se tordre et se plier pour se mettre
Dans une boîte. ― En avait-on fait une botte ?
Posa en riant le Renard.
Epargne donc ta glotte
D’un nouveau bobard,
D’une fantasque histoire
Dont on a assez
Et que toi seul peut croire ! »
Menteurs, mentez ! mentez !
Car votre véritable caractère,
Par vos mensonges, sera mis en lumière !
- David Claude – fabuliste contemporain