Un Rhinocéros lourd, pesant,
Et d’une forme éléphantine,
Se sentit un amour pressant
Pour une Guenuche enfantine.
Ciel ! quelle disproportion
Et pour l’esprit et pour la taille !
S’il arrivait telle union,
Les choses n’iraient rien qui vaille.
Le Rhinocéros entêté
Dit : Je m’en rapporte à l’oracle ;
Et le grand-prêtre consulté
Répond : Je n’y vois point d’obstacle.
L’Amour est le tyran des cœurs ;
S’il fallait qu’il prît la balance,
Pour mettre au niveau ses faveurs,
Où serait sa toute-puissance?
“Le Rhinocéros et la Guenuche”