Sur les flancs escarpés d’une haute montagne,
Un rocher s’élevait soucieux et rêveur.
Son front, au loin, dans la campagne,
D’une ombre bienfaisante octroyait la faveur.
« Que fais-tu là, planté? « lui dit un jour l’orage.
« Je mets, dit le rocher, un obstacle à ta rage;
Quand ta voix menaçante éclate dans les airs,
De sa base au sommet, mon dos durci par l’âge
Sans crainte attire à lui ta foudre et tes éclairs.
Tu déverses sur moi l’excès de ta furie;
L’homme en est quitte pour la peur ;
Tu fais grâce au brin d’herbe, à la plante, à la fleur;
Éperdu, dans mon sein l’oiseau se réfugie.
De Jéhova tous deux, nous remplissons la loi.
On dit qu’au Golgotha, s’offrant en sacrifice,
Jésus -Christ de son Père apaisa la justice ;
Je me fendis alors de douleur et d’émoi ;
Et l’homme, à qui sa mort rendit le Ciel propice .
Y pense-t-il? Pas plus qu’à moi. »
“Le Rocher et l’Orage”