Faut-il donc que le jardinier,
Comme le courtisan, s’abandonne à l’envie ?
Ariste avait, toute sa vie,
Dans son enclos cultivé le laurier.
On le voyait, fidèle à la sagesse,
Oubliant des humains la vile et sotte espèce,
Bénir le paternel foyer.
Cependant un voisin, dont le triste héritage
Ne présentait à l’œil que ronce et que chardon ,
Ainsi que tel et tel, de nuire avait la rage.
Chez Ariste, la nuit, il se fraie un passage…
Il fait une blessure à l’arbre d’Apollon :
Mainte branche tomba sous une hache impie!..
De ses cruels succès l’envieux s’applaudit ;
Mais du laurier, bientôt, la tige rajeunie
En mille rameaux s’étendit.
Dans notre monde académique,
Ainsi l’on voit une injuste critique
Faire valoir plus d’un écrit.
Pardonnez même à la satire,
Auteurs, elle vous sert en cherchant à vous nuire
“L’Envieux”