Ce qui passe n’est rien devant l’éternité.
Un enfant qui soufflait dans un fétu de paille ,
Faisait, dans un peu d’eau, bouillonner du savon.
Fier de son adresse, il tressaille
En voyant s’élever plus d’un léger ballon.
» Admire comme je travaille,
» Disait-il à son père, et quels brillants palais
» Je fais !
» Que de vives couleurs ! et comme dans l’espace
» On voit voltiger avec grâce
» Ces jolis globes de cristal !…
» Mais le prisme brillant, ô contre-temps fatal !
En un moment disparaît et s’efface….
Tel est le sort des choses d’ici-bas :
Ce qui brille ne dure pas.
Les Bulles de savon – (Eugénie et Laure Fiot.)