(Synonymes français, art. 841.)
Ce qui passe n’est pas durable ;
Ce qui se passe n’est pas stable.
Tout passe et se passe ici-bas.
Célimène dont les appas,
Dix ans entiers, rivèrent, autour d’elle,
Les fers de maints et maints amants,
Au genre humain cherche querelle,
Quand elle voit un infidèle
Briguer ailleurs une chaîne plus belle ;
Elle nous traite alors d’injustes, d’inconstants.
Tout le jour pendue à sa glace,
Elle devrait voir bonnement
Que c’est sa beauté qui se passe.
Que le charme insensiblement
S’affaiblit. Amélie, avant elle, subit
Du temps l’irréparable outrage.
Avant de devenir plus sage,
Long-temps Amélie en gémit.
Célimène, ainsi qu’Amélie,
Sera consolée, en voyant
Que tous les maux de cette vie
Passent assez rapidement ;
Que les plus obstinés se passent à la longue,
Et disparaissent à la fin.
Ah ! sans ce bienfait du destin,
Puisqu’en naissant on souffre, il est certain
Que la vie en serait trop longue.
“Tout passe”