Jacques BRIGAUD
Poète et Fabuliste contemporain – Ulysse, Pénélope et Calypso
Dans son île dédiée aux plaisirs de l’amour
Calypso retenait Ulysse
Qui, bien qu’homme aux mille malices,
Captif, incessamment reportait son retour.
Néanmoins, et malgré les charmes si puissants
De la nymphe aux yeux bleus, il était languissant.
Souvent, sur le rivage, au coucher du soleil,
Avant de retrouver l’oubli dans le sommeil
Et dans les bras si doux de la femme fatale,
Il croyait percevoir de sa terre natale
Comme un appel lointain apporté par les flots
Dont le ressac semblait imiter les sanglots.
Ceux de l’épouse bien aimée
Demeurée ici l’innommée ?
Qui dira le tourment d’être, dans le remords,
Coupable et innocent – douloureux oxymore – ?
Enfin, le temps usant les plus forts sentiments,
Et, dans son cœur, la nostalgie se ranimant,
Ce héros de la guerre, invincible, invaincu,
Se souvenant de tout ce qu’il avait vécu
Avec sa femme et Télémaque
Dans sa verte et paisible Ithaque,
Radouba son navire et prit un jour la mer
Pour l’éternelle paix, par-delà l’éphémère.
Même si l’euphorie a l’oubli pour soutien,
Le présent nous saisit, mais le passé nous tient.
Jacques BRIGAUD