Un papillon était désespéré
De s’être brûlé l’aile à certaine bougie
Dont l’éclat l’avait attiré.
On ne m’y prendra de ma vie.
Disait-il d’un ton pénétré.
Piège maudit, sans ma folle imprudence.
Ne verrais-je à présent dans l’état où je suis !
Toujours quelques maux sont les fruits
De la tardive expérience.
Mais ce dernier malheur m’apprend
A n’en pas courir un plus grand.
A peine a-t-il fini cette triste élégie
Qu’un flambeau se présente à sa vue éblouie :
Soudain. remords, serments, voilà tout oublié.
L’enfant de l’air fit encor la folie
D’y voler, quoiqu’estropié.
Il y perdit l’autre aile, et puis la vie.
“La Papillon et le Flambeau”