Auguste-Pierre-Augustin Rigaud, 1760 – 1835, fabuliste et poète occitan.
Il est bon de parler et meilleur de se taire;
Mais il faut parler juste et surtout à propos.
La Pendule.
… En lettres de feu, l’amour de la patrie,
L’amour de nos enfans et de la liberté
Dans nos cœurs sont empreints par la Divinité.
Les Fourmis.
Pour être pauvre, on n’est point insensible.
Heur et Malheur.
Quoique marchant d’un pas lent et boiteux,
La peine arrive et saisit le coupable.
Le Singe.
Rarement on voit réunis
La perfidie et le courage.
Le Renard et les Castors.
Tout finit par céder à la persévérance,
Les deux Papillons.
La peur, chez les méchans, tient lieu de probité,
Le Loup, l’Agneau et les Bergers.
Mauvais plaisans parfois ont une fin tragique.
L’Ours et le Singe.
Des plaisirs séducteurs la dangereuse ivresse,
Des amis vicieux la caressante voix,
Souvent de la vertu font oublier les lois.
Le Bloc de marbre.
… Plaisir et liberté
Valent bien sotte vanité.
Les petits Camarades.
Hélas! combien de fois la jeunesse volage,
En suivant le plaisir a perdu le bonheur!
La Chevrette et ses Petits.
… L’aimable politesse
Est bien presque une vertu.
La Pie et le Chardonneret.
Les dieux du malheureux écoutent la prière.
Le Manant et le Papillon.
… Des présens divers que nature nous fit,
Faisons chacun notre profit.
La Tortue et le Lézard.
Promesse de renard avec le vent s’envole.
Le Loup, le Renard, le Bœuf et la Brebis.
Sans doute il faut punir, mais non pas égorger.
La Justice et l’Humanité.
On doit récompenser les talens, les vertus.
Le Ministre.
Quelquefois les regrets suivent la jouissance.
Mercure et les Animaux.
… Les fautes sont passagères,
Mais les regrets sont éternels.
La Souris et sa Fille.
Les princes, comme on sait, sont ce qu’ils veulent être.
Le Fils du Roi et le Cheval.
… Les biens pour lesquels nous avons soupiré,
Ont trop souvent, hélas! causé notre ruine.
Le Bloc de marbre.
Un pédant orne la mémoire,
Le sage cultive le cœur.
Le Cœur et la Mémoire.
… Il n’est jamais ni trop tôt ni trop tard
Pour acquérir de la sagesse.
La Sagesse.
Le sage se soumet et ne se plaint jamais.
Il brave la fortune et ses traits redoutables;
Il possède des biens, des biens impérissables,
Qu’elle n’a point donnés, qu’elle ne peut ravir;
De folles passions ne sauraient l’asservir;
Il redoute le vice, et, plein de confiance,
D’un éternel bonheur il nourrit l’espérance;
Il est du malheureux et l’asile et l’appui;
Il plaint l’homme facile entraîné vers le crime,
Et l’arrête souvent sur les bords de l’abîme.
Le Bloc de marbre.
… De son sort quand on n’est pas le maître,
Aux volontés des Dieux il faut bien se soumettre.
Le Puissant et l’Ouvrier.
… Les sots font souvent, d’un tableau fort joli,
Une ignoble caricature.
Les Singes.
… Le sot fait grand bruit en des jours d’abondance,
Et devient plus modeste en des temps moins heureux.
La Cascade.
Auguste-P.-A. Rigaud, maximes