De La Boutraie, fables en 1823.
Un bel habit souvent cache bien des misères.
Les deux Pauvres.
Si puissant que l’on soit, il est de la prudence
De ne pas s’attirer la haine des petits;
On a toujours, sans qu’on y pense,
Un trop grand nombre d’ennemis.
Le Renard et l’Aigle.
Toujours sur la sottise et la crédulité
L’impudence prélève une rente certaine.
Le Cordonnier médecin.
Il faut jouir le plus qu’on peut sur terre.
L’Acheteur dupé.
Celui qui fait du mal doit penser qu’à son tour
Un autre lui réserve une semblable injure.
Le Chasseur, les Oiseaux et les Voleurs.
Le menteur et le faux témoin
Sont vrais rebuts de la nature:
Et souvent l’instant n’est pas loin,
Qui doit punir leur imposture.
La Brebis, le Chien et le Loup.
On pardonne aisément le mal involontaire.
Le Chauve et la Mouche.
L’on perd bien souvent tout, en voulant trop avoir.
Le Chasseur et les deux Lièvres.
N’est pas qui veut un personnage.
Le Voiturin et le Passant.
Point de pitié pour tout corsaire.
Le Chauve et la Mouche.
L’avidité procure un sort heureux,
Quand la pudeur languit dans la misère!
Le Lion, le Voleur et l’honnête Homme.
Le bien, le mal se rend avec usure.
La Panthère et les Bergers.
On perd à peu de frais la bonne renommée;
La mauvaise à chaque heure, est, hélas! confirmée.
La Cloche et la Calomnie.
Fais le bonheur d’autrui tu seras satisfait.
Les Enfans, le Maître et la Vache.
Gens de bien, qui souffrez un peu trop sur la terre,
Cherchez dans le travail remède à la misère,
Et ne vous lassez point de votre probité.
Le Chien et le Chat.
Ce qu’un seul méchant ne peut faire,
Deux méchans le feront, quand ils sont réunis.
L’Aigle, la Corneille et la Tortue.
L’utilité vaut mieux que l’extrême élégance.
Les Fleurs doubles et les Fleurs simples.
… Entre amis on n’a point de réserve.
La Cigale et le Hibou.
… Il n’est rien
De plus trompeur que l’apparence.
Les deux Pauvres.
Humains, ne vous fiez pas
A la première apparence.
Les Fleurs simples et les doubles.
De tous temps, en tous lieux, on a dit qu’un bienfait
Porte avec lui sa récompense.
Les Enfans, le Maître et la Vache.
Les bons n’ont point de défiance.
Le Milan et les Colombes.
Il faut toujours céder à la puissance.
Les deux Chevaux.
Le bien, le mal tout se compense.
Les Enfans, le Maître et la Vache.
Il ne faut pas courir deux lièvres à la fois.
Le Chasseur et les deux Lièvres.
Rien que la mort ne peut corriger les défauts
Des gens à tout jamais créés pour la sottise.
La Cigale et le Hibou.
- Citations de : De La Boutraie