A un élève qui, résistant aux corrections et aux conseils, sentait ensuite sa conscience mal à l’aise.
Colas, tourmenté par la bile,
N’avait plus son bon appétit.
Tout autre, il languissait, quand, un jour, à la ville,
A ses oreilles retentit
Ce mot d’un prêtre d’Epidaure :
— Mon fils, veux-tu guérir du mal qui te dévore ?
Modère ta maligne ardeur,
À ta voix impose silence,
Et, pour en corriger la nuisible saveur,
De nos simples connus mêle la pure essence
A ton ordinaire liqueur. —
Colas fut loin d’être docile.
Il ne tempéra point sa bile ;
Mais, un beau jour, aux Lugubres Etats,
La Dame au nez camard guida ses tristes pas.
Hélas, hélas ! sur notre pauvre terre,
Que de gens sont Colas
Et ne profitent pas
D’un avis salutaire !
On laisse grandir ses défauts,
On perd la grâce et la sagesse,
Et le remords et la tristesse
Viennent troubler la paix de nos jours les plus beaux !
“Colas”