Comtesse Marie D’Agoult ou Daniel Stern
Femme de lettres, poétesse et fabuliste XIXº
Marie de Flavigny, comtesse D’Agoult, femme de lettres, connue sous le pseudonyme de Daniel Stem, est née à Francfort-sur-le-Main le 31 décembre 1805 et morte le 5 mars 1876 à Paris. Élevée en France sous les yeux de sa mère, fille d’un banquier allemand, la jeune Marie eut de bonne heure un goût prononcé pour les lettres et les arts. A la mort de son père, Mlle de Flavigny fut mise en pension au couvent du Sacré-Cœur, où son âme s’imprégna de ce sentiment religieux qui, plus tard, se trouva mêlé aux situations dramatiques de ses ouvrages d’imagination. En 1827, Marie de Flavigny épousa le comte d’Agoult, et fit de fréquents voyages en Suisse, en Italie et en Allemagne. Ce fut à son retour à Paris, en 1840, que, sollicitée par ses amis, madame d’Agoult se décida à publier quelques articles littéraires, qui parurent sous le nom de Daniel Stern dans divers journaux. Un petit roman intitulé Hervé, dans la Presse de 1841 ; une série d’articles Salon, dans la Presse de 1842 à 1843 ; Valentia ; sur Bettina d’Arnim, dans la Revue des Deux Mondes, 1844 ; sur Henri Heine ; Études politiques sur l’Allemagne, dans la Revue indépendante, année 1847 ; Lettres républicaines, dans le Courrier français, année 1848. etc…¹
FABLE
Maximes
* En amour, la plupart des hommes ne sont pas exempts d’indélicatesse. L’image de la femme aimée n’est jamais assez isolée sur l’autel pour que d’étranges confusions ne se fassent point dans leur esprit. Lorsqu’ils s’inclinent devant elle, pareils au flot qui vient saluer la rive, ils déposent à ses pieds, malgré eux, le limon de leurs habitudes corrompues, l’écume de leurs souvenirs.
* Souvent deux amants s’éprennent l’un de l’autre pour des qualités qu’ils n’ont pas, et se quittent pour des défauts qu’ils n’ont pas davantage.
* Le problème est résolu. L’homme est bon, mais les lois sont mauvaises. Voilà ce que j’entends dire aux esprits les plus graves. Mais qui donc a fait-ces lois mauvaises ? des hommes, apparemment…
Et comment des hommes très bons ont-ils fait des lois très mauvaises ?
- ¹Nouvelle biographie universelle depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours… Firmin Didot frères, 1852.
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