de hirco et tauro
Rusticus impresso molitus vomere terram
Thesaurum sulcis prosiluisse videt.
Mox indigna animo properante reliquit aratra,
Semina compellens ad meliora boves.
Continuo supplex Telluri construit aras,
Quae sibi depositas sponte dedisset opes.
Hunc Fortuna novis gaudentem provida rebus
Admonet, indignam se quoque ture dolens:
Nunc inventa rneis non prodis munera templis
Atque alios mavis participare deos
Sed cum surrepto fueris tristissimus auro,
Me primam lacrimis sollicitabis inops.”
Le Taureau et le Bouc
Un taureau qui fuyait devant un lion énorme cherchait sur des hauteurs désertes une retraite sûre. Il trouva une caverne qu’habitait alors un bouc tout couvert de poils, conducteur ordinaire d’un troupeau de chèvres libyennes. Mais, comme, baissant la tête, il se préparait à s’y réfugier, le bouc se présente sur le seuil et l’effraye en le regardant de travers. Le taureau chagrin s’en va et, en fuyant, d’un sentier éloigné lui dit (car la peur qu’il éprouve ne lui permet pas, même après ce refus, de soutenir une querelle) : «Ce qui m’épouvante, ce n’est pas toi, animal puant, aux longs poils et à la longue barbe, mais ce lion qui est plus fort que moi et qui me poursuit. S’il s’éloigne, tu apprendras, insensé, la différence qu’il y a entre la force d’un taureau et celle d’un bouc fétide. »