Guy le Ray
Poète et fabuliste contemporain – Délires textuels
Visions de rêves, visions d’enfer, visions aveugles,
La terre tourne, s’arrête, se retourne,
Je me sens mal, je dérive, j’hallucine,
Je pars vers où il n’y a rien,
Je pars pour revenir vers rien.
Fantômes du passé, fantômes renversés,
Fantômes d’hier, fantômes d’aujourd’hui,
Ombres fantomatiques qui recouvrez l’insondable,
Insondable qui cache l’innommable,
Vers quelle terre, vers quel ciel aller,
Vers quel dieu se retourner ?
Souffrance indicible du temps qui passe,
Souffrance vaincue à chaque jour passé,
Souffrance ou délivrance,
Ou délivrance par la souffrance ?
Comme une montagne compressée par la terre
Jaillit vers le ciel dans un élan irrésistible,
Chaque seconde, chaque minute, chaque heure
Me hissent vers des sommets vertigineux,
Où tout alors devient bleu.
Le bleu de la vie, celui des coups,
Celui des désirs inassouvis,
Le bleu de l’âme, le bleu du ciel,
Le bleu qui s’obscurcit à la tombée de la nuit.
Cahin-caha, les corps et les âmes
Traversent le temps, traversent la vie,
S’anéantissent en guerroyant
Comme des chevaliers du temps passé
Armés de leurs étranges déchirures.
Guy Le Ray