
Au milieu d’un repas dont la blonde Cérès
Avait fait tous les frais,
Diogène, dit-on, las de philosophie,
Examinait un jour sa vie.
Quel plaisir avait-il ? Vivre sous un tonneau,
Ne manger que du pain, ne boire que de l’eau…
Tout sort auprès du sien était digne d’envie.
Plongé dans un morne chagrin,
Il tenait ce discours ou quelque autre semblable :
Il aperçut un rat, qu’enhardissait la faim,
Comme après un mets délectable
Courir après un peu de pain,
Modestes reliefs de sa table.
Eh ! grands dieux ! qu’est-ce que je vois ?
Si je m’afflige, c’est ma faute ;
Table ouverte, dit-il, parasites chez moi !
Auprès de vous, notre cher hôte,
Ne suis-je pas un petit roi ?
“Diogène et le rat”