Plaire au public en vers ! quelle pénible tâche !
En vain j’aurai pâli, travaillé sans relâche,
Hélas ! mes chers enfants, vous serez critiqués,
Disséqués.
Mais que faire ? un démon, caressant mon génie,
Me fit mordre du chien de la Métromanie,
Et, sans de l’Hélicon mesurer la hauteur,
J’eus la témérité de devenir auteur.
A maint Zoïle aussi, je crois entendre dire :
Que nous importe donc cette rage d’écrire ?
Sommes-nous obligés de lire tous les vers
Qu’enfantent chaque jour mille esprits de travers ?
Halte-là, s’il vous plaît, critique impertinente,
Sans doute mou ouvrage, à tant d’autres pareil,
Offre plus d’un défaut. Mais soyez indulgente ;
Il est des taches même au milieu du soleil.
“Epilogue de Boyer-Nioche”
- Jean-Auguste Boyer-Nioche, 1788-1859