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Fable du Paysan du Danube analysée

K.R. by K.R.
novembre 18, 2021
in Analyse des fables, Analyses, Louis Moland
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Louis Moland

 Historien et critique littéraire – Analyses – Le Paysan du Danube

 

Analyse du Paysan du Danube de La Fontaine par Louis Moland, 1872

Fable VII Le Paysan du, Danube.

Ce morceau d’éloquence a été emprunté d’un ouvrage de l’Espagnol Antonio de Guevara, cbapelain de Charles-Quint. Cet ouvrage d’enseignements moraux est intitulé l’Horloge des princes (El relox de los principes). Il fut traduit en français au XVIe siècle : Histoire de Marc-Aurèle, vrai miroir et horloge des princes, traduite premièrement du castillan en françois par R. B. de La Grise, revue et corrigée par feu. N. de Herberay, seigneur des Essarts, Paris, 1565. On trouve encore la même anecdote, bien avant La Fontaine, dans Jean de Marcouville (Recueil d’aucuns cas merveilleux, Paris, 1564)., dans P. Boistuau (Histoires prodigieuses., Paris, 1578), et, plus près de notre auteur, dans les Parallèles historiques de Cassandre, publiés en 1676, deux ans avant l’apparition de cette quatrième partie des fables.
Voici la version de Nicolas de Herberay :
Marc-Aurèle, retiré à la campagne pour éviter les funestes effets d’une maladie qui règne à Rome, s’entretient, avec les sénateurs et les philosophes qui l’ont accompagné, des causes de la corruption des mœurs. On paraît s’accorder à l’attribuer à l’affluence des flatteurs et au défaut d’hommes véridiques. L’empereur prend alors la parole et raconte ce qu’il a vu et entendu la première année de son consulat.
Un pauvre paysan, dit-il, des rivages du Danube vint au sénat se plaindre des juges romains qui opprimaient son malheureux pays.

« Ce paysan avait le visage petit, les lèvres grosses, les yeux profonds, la couleur hâlée, les cheveux hérissés, la tête découverte, les souliers de cuir de porc-épic, la saye de poil de chèvre, la ceinture de joncs marins, et la barbe longue et épaisse; les sourcils qui lui couvraient les yeux; l’estomac et le col couverts de poil, et velu comme un ours- et un bâton en la main. »
Grand est l’étonnement du sénat. Il y avait foule de gens qui attendaient pour négocier les affaires de leurs provinces; toutefois on accorda la parole au sauvage, tant par curiosité que pour favoriser sa misère. Il en profite pour s’exprimer en ces termes :
« 0 pères conscrits ! ô peuple heureux! moi, rustique habitant et voisin des rivières et cités du Danube, salue vous autres sénateurs de Rome, qui estes en ce sénat assemblés, et prie aux dieux immortels qu’ils gouvernent et règlent aujourd’hui ma langue, afin que je. dise ce qui convient et est nécessaire à mon pays, et qu’ils aident vous autres à bien gouverner la république, parce que, sans la, volonté et consentement des dieux, nous ne pouvons apprendre le bien, ni nous séparer du mal.
« Les tristes destinées et la fortune le permettant, et nos dieux courroucés nous délaissant, telle fut notre désaventure, que les superbes capitaines de Rome prirent par force d’armes notre terre de Germanie; et non sans cause je le dis, car alors les dieux étaient courroucés contre nous : parce que, si nous eussions apaisé nos dieux, vous ne nous eussiez jamais vaincus. Mais, ayant offensé nos dieux, ils ordonnèrent en leurs secrets jugements que pour châtier nos vices vous fussiez les cruels bourreaux.
« Mais comment dirai-je, Romains, ce que je veux dire? Votre convoitise a été si grande de prendre les biens d’autrui, et tant désordonné votre orgueil de commander aux terres étranges, que ni la mer ne nous peut profiter en ses abismes, ni la terre assurer en ses champs. Oh! quelle grande consolation c’est pour les hommes affligés de penser et tenir pour certain qu’il y a des dieux justes, lesquels leur feront justice des hommes injustes! J’espère donc aux justes dieux que, comme vous autres sans raison nous avez jetés hors de nos maisons, autres viendront qui avec raison vous chasseront d’Italie et de Rome.
« Je vous demande, Romains, quelle action aviez-vous, étant nourris auprès du Tibre, contre nous qui vivons en paix près la rivière du Danube ? Nous avez-vous vus amis de vos ennemis, ou nous sommes-nous déclarés vos ennemis ? Avez-vous trouvé aucune loi antique ou coutume moderne en laquelle appert clairement que la noble Germanie doit être assujettie à la superbe Rome? Certainement il n’y a eu aucune de ces causes de guerre entre vous autres Romains et nous Germains : parce que, en Germanie, aussitôt avons-nous senti votre tyrannie comme nous avons ouï votre renommée.
« Vous penserez que j’ai dit tout ce que je devais dire, mais il n’en est pas ainsi : aucunes choses me demeurent à dire, lesquelles vous serez fort épouvantés d’ouïr; et soyez certains que je ne craindrai point de les dire, puisque vous n’avez honte de les faire.

« Je suis épouvanté, Romains, de vous voir nous envoyer des juges si ignorants et grossiers, qu’ils ne savent ni nous expliquer vos lois, ni entendre les nôtres. Ce que vous leur demandez ici, je ne le sais; mais ce qu’ils font là, je vous le dirai. Vos juges prennent tout ce qu’on leur donne en public, tirent et accumulent le plus qu’ils peuvent en secret, châtient grièvement les pauvres, et dissimulent avec les attentats des riches, oublient le gouvernement du peuple pour prendre leurs plaisirs.
« Qu’est ceci, Romains? Jamais n’aura fin votre orgueil de commander, ni votre convoitise de dérober?… Si nos services ne vous contentent, commandez que Ton nous tranche les têtes comme à hommes mauvais : parce que, pour vous en dire la vérité, le couteau ne sera tant cruel en nos gorges, comme sont vos tyrannies en nos cœurs.
« Savez-vous ce que vous avez fait, Romains ? Nous avons tous juré de n’habiter jamais avec nos femmes, et de tuer nos propres enfants, et ceci pour ne les laisser aux mains de si mauvais et cruels tyrans comme vous êtes; car nous désirons plus qu’ils meurent avec liberté, que non qu’ils vivent avec servitude et captivité.

« Puis donc que mon désir s’est vu où il tendait, et que mon cœur s’est reposé, espandant le poison qu’il avait, si en aucune chose ma langue vous a offensés, je m’étends ici en ce lieu, afin que vous me coupiez la tête; parce que je désire plus tôt gagner l’honneur, m’offrant à la mort, que vous ne gagniez avec moi en m’ôtant la vie. »
« Ici donna fin le rustique à son propos. — Que vous semble, amis? dit alors l’empereur Marc-Aurèle à ceux qui avec lui étaient. Vit-on jamais raisons si hautes, paroles si bien ordonnées, sentences si bien dites? Je vous jure que le paysan fut une heure étendu en terre, et nous tous, les têtes baissées, ne lui pûmes répondre une seule parole-« Ayant pris détermination au sénat, le jour suivant pourvûmes de juges nouveaux aux rivages du Danube, et commandâmes qu’il nous donnât par écrit tout celuy raisonnement, afin qu’il fût mis au livre des bons dits des étrangers, qui était au sénat. On décida en même temps que celuy rustique fût fait patricien de Rome, et pour toujours substanté aux frais du trésor public. » M. Baret remarque avec raison que les dernières paroles du paysan de Guevara ne sont pas inutiles pour expliquer pourquoi il se coucha, après avoir terminé son discours, ce qui n’apparaît pas aussi clairement dans la fable de La Fontaine.

M. Taine suppose que La Fontaine a trouvé son sujet dans les Parallèles historiques de Cassandre, plutôt que dans la vieille traduction de l’Horloge des princes que celui-ci avait délayée et paraphrasée sans mesure. Il analyse les impressions que dut éprouver le poète à la lecture de l’œuvre de Cassandre.
« Et là-dessus, poursuit le critique, La Fontaine jette le livre et va rêver, jusqu’à ce qu’enfin un jour, par hasard, face à face avec son papier, il se sente en lui-même l’âme de son barbare. Il reprend d’abord le portrait tracé par Cassandre. Il efface les traits qui ôtent la majesté, « le visage petit et basané, » les articles traînants, les détails superflus. Il ajoute des mots vivants, « un menton qui nourrit une barbe touffue, » de puissantes expressions latines, « le regard de travers » et par-ci par-là un mot gai, « cet homme ainsi bâti, un ours mal léché; » car le fabuliste ne peut tout de suite quitter son ton ordinaire; et il écrit ce début énergique et simple :

Son menton nourrissoit une barbe touffue ;
Toute sa personne velue
Représentait un ours, mais un ours mal léché.
Sous un sourcil épais il avoit l’œil caché,
Le regard de travers, nez tortu, grosse lèvre,
Portoit sayon de poil de chèvre
Et ceinture de joncs marins.
Cet homme, ainsi bâti, fut député des villes
Que lave le Danube. Il n’étoit point d’asiles
Où l’avarice des Romains
Ne pénétrât alors et ne portât les mains.

« Avez-vous vu comme tout d’un coup, au milieu du vers, l’accent a changé, comme le sérieux, 3a passion y sont entrés par une irruption subite, comme la dernière image toute corporelle enfonce l’émotion dans le cœur de celui qui sait la recevoir? Le barbare parle, et tout de suite le grand vers imposant soutient sa voix. Il ne salue pas, comme dans Cassandre; du premier coup, il prend l’ascendant; « le sénat est là pour l’écouter. » Il n’amplifie pas comme Cassandre; son premier mot commence un raisonnement serré qui va droit jusqu’à la menace. Il ne se traîne pas dans la prose plate comme Cassandre; il atteint à chaque pas les audaces de la poésie, et vous entendez la parole solennelle et véhémente de la juste indignation contenue. Cet homme-là croit aux dieux, et il parle comme s’il les sentait derrière lui, dites mieux, en lui-même et dans son cœur.

Romains et vous, sénat, assis pour m’écouter,
Je supplie avant tout les dieux de m’assister.
Veuillent les immortels, conducteurs de ma langue,
Que je ne dise rien qui doive être repris !
Sans leur aide, il ne peut entrer dans les esprits
Que tout mal et toute injustice.
Faute dy recourir, on viole leurs lois.
Témoin nous que punit la romaine avarice.
Rome est, par nos forfaits plus que par ses exploits,
L’instrument de notre supplice.
Craignez, Romains, craignez que le ciel quelque jour
Ne transporte chez vous les pleurs et la misère,
Et mettant en nos mains, par un juste retour,
Les armes dont se sert sa vengeance sévère,
Il ne vous fasse, en sa colère,
Nos esclaves à votre tour.

« II y a un éclat sur ce mot d’esclaves, et à l instant le discours tourne. La brusquerie, les interrogations pressées comme les coups d’une hache de guerre, la puissante voix tendue et grondante, la hardiesse qui prend corps à corps l’adversaire et le frappe en face, annoncent le barbare. Il ne se ménage pas, il ne ménage pas les autres; il combat et il se livre; il suit sa passion sans égard pour les règles ; il ploie le discours, il casse en deux ses phrases, il s’arrête net au milieu d’un vers; il change d’accent à chaque minute; voici que, pour la première fois, dans cette curie où les élèves de Quintilien modulaient adroitement les doubles trochées de leurs périodes, les voûtes renvoient les mugissements, les accents brisés et toutes les clameurs du désespoir et du combat.

Et pourquoi sommes-nous les vôtres? Qu’on me die
En quoi vous valez mieux que cent peuples divers, etc.
A ces mots, il se couche, et chacun étonné
Admire le grand cœur, le bon sens, l’éloquence
Du sauvage ainsi prosterné.

« Je le crois, et voilà le vrai geste, justifié par tout ce qui précède. Les « parleurs » ont dû être stupéfaits de se sentir touchés ; cet homme a manqué à toutes les règles. Il a mis la narration hors de sa place, il n’a point donné de confirmation; son exorde n’a point procédé par insinuation; il a fini par une digression; il a écourté sa péroraison; toutes ses idées ont chevauché les unes sur les autres. Il n’a pas su les plus simples principes de l’escrime oratoire. Il a été barbare dans l’attitude, dans l’accent, dans le style, dans la composition, dans l’invention. C’est en sentant cette barbarie que La Fontaine a transformé sa mauvaise matière; c’est en ranimant en son propre cœur les sentiments du barbare qu’il a tout renouvelé ou tout trouvé. » (Paysan du danube analysé et commenté)

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