Le long d’une route étroite Hercule cheminait. Il aperçut à terre un objet qui ressemblait à une pomme, et voulut l’écraser. L’objet doubla de volume. A cette vue, Héraclès le piétina plus violemment encore et le frappa de sa massue. L’objet s’enflant en volume obstrua le chemin. Le héros alors jeta sa massue, et resta là, en proie à l’étonnement. Sur ces entrefaites Athéna lui apparut et lui dit : « Arrête, frère ; cet objet, c’est l’esprit de dispute et de querelle ; si on le laisse tranquille, il reste tel qu’il était d’abord ; si on le combat, voilà comment il s’enfle. »
[quote style=”1″]Cette fable montre que les combats et les querelles sont cause de grands dommages.[/quote]- Esope – (VIIe-VIe siècle av. J.-C)
Hercule et Minerve
Alcide peut compter plus de douze travaux.
Comme il courait un jour et par monts et par vaux,
Il vit un arbre épais qui lui barrait sa route.
Il voulut le briser; mais l’arbre, sous ses coups,
Semblait croître et grossir. On voit d’ici, sans doute,
Le fier vainqueur de l’hydre enflammé de courroux.
Il redouble d’efforts, soulève sa massue,
Et croit en écraser cet arbre audacieux ;
Mais l’arbre n’en devient que plus prodigieux,
Et ferme le chemin, sans y laisser d’issue.
D’une telle merveille Hercule stupéfait,
Ne pouvait expliquer la nouveauté du fait.
Minerve, en ce moment, apparut à son frère:
« Ne sois pas étonné de ton peu de succès,
« Dit-elle; ici ta force à toi-même est contraire;
« Car cet arbre est celui qui porte les procès.
« Leurs germes malheureux ne peuvent disparaître
« Qu’autant qu’à les combattre on ne s’attache pas;
« Mais, plus on les provoque, et plus on les fait craître;
« Des monstres c’est le seul qui ne craint point ton bras. »
- François de Neufchâteau – 1750 – 1828