Quand Jupiter se fut replacé dans le ciel,
On s’empressa d’offrir des dons sur son autel.
La Colombe simple et discrète ,
Dans son bec, en tremblant, offre une violette ;
Le dieu bienveillant l’accepta.
Le fier Serpent lui présente une rose ,
Vive, éclatante et fraîche éclose,
Avec dédain , le dieu la rejeta,
— Pourquoi, lui dit, l’animal en colère ,
Sourire à la Colombe, accepter son présent,
Et rejeter le mien, quand du sien il diffère,
Comme Jupin diffère de Titan ?
Jupin rit du flatteur, puis d’un ton imposant :
— La Colombe offre peu, mais son haleine est pure,
Son simple don n’a point contracté de souillure.
Ton souffle, vil Serpent, sur l’éclatant carmin ,
N’a pu qu’imprimer ton venin.
Le ciel a-t-il besoin d’offrande ?
C’est un cœur pur qu’il nous demande.
“Jupiter , la Colombe et le Serpent”