De jeunes écoliers, engeance sans vergogne,
Chassaient et poursuivaient une vieille Cigogne
A coups de pierre, à grands coups de bâton.
L’oiseau protecteur du canton
Appelait en vain à son aide.
Est-elle vieille, est-elle laide !
Attrapons-la, puis vite autour du cou,
Pour l’étrangler, passons-lui ce licou.
— La Cigogne, demandant grâce,
Leur dit : que vous ai-je donc fait
Pour encourir votre disgrâce ?
Pouvez-vous m’accuser du plus léger méfait ?
Cruels, vous le savez mes soins vous sont utiles.
Je vous délivre des reptiles,
Je poursuis partout les serpents ;
Je fais rude guerre aux méchants.
— Aux méchants elle fait la guerre,
Exterminons cette mégère.
Hélas ! il est donc vrai, toujours cela s’est vu,
Les méchants poursuivront sang pitié la vertu.
“La Cigogne et les Ecoliers”