Hafida Olivès
Poète et fables contemporaines – La cinquième roue de la charrette
Dis, dis-moi pourquoi m’appelle-t-on,
La cinquième roue de la charrette ?
Et bien ma jolie roue en fer lissé,
Tu es celle qui m’est de grande utilité
Ne vois-tu pas que tu es mise en sûreté
Celle qui en cas de panne durant le trajet
Va remplacer l’une des quatre pour continuer
En cas d’orgueil si l’une se met à grincer
Méchante ou mécontente, ose crier
Aigrie, se permet de renverser mon vin
Ou bien fatiguée, elle ne peut aller plus loin,
Tu seras là, non loin de moi, à ma portée.
Mais moi, dit la roue, je m’ennuie à attendre
Je voudrais servir et me détendre
Tourner dans la vie, caresser le sol
Sourire aux fleurs raconter mon bonheur,
Vibrer sous le char, pleinement exister
Plutôt que d’être attachée par un leurre !
Mais que veux-tu que je fasse, là est ton rôle
Il n’est point mien.
Alors il est mien ? s’horrifia la roue exacerbée.
Erreur ! Moi, je suis comme toutes les autres
Et si je suis ainsi c’est par ta faute
Alors puisque c’est ainsi, dans le vide je saute.
« Avant de prendre une roue de rechange
Pensez plutôt à son existence et ses songes
Et attachez bien vos ceintures ».
Hafida Olivès
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