Emmanuelle Revel-Pellet
Poètesse
Emmanuelle Revel-Pellet.
Historienne d’art, Emmanuelle Revel-Pellet conçoit et rédige des ouvrages monographiques, thématiques, des analyses plastiques d’œuvres, etc.
Elle crée, rédige et illustre également des livres pour enfants…
Autres ouvrages de l’auteur sur son Blog
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La Fille une fable de Jean de La Fontaine
Publié le 13/02/2015
Fable peu connue, qui met en scène une précieuse aux exigences si arrêtées, concernant les qualités que devrait posséder son futur mari, qu’elle refuse les bons partis que le destin lui soumet, puis les moins bons, pour finalement épouser un malotru.
Les partis pris de l’illustratrice
Pourquoi cette fable ?
Pour l’irrésistible attrait comique de l’intrigue, qui permet de donner vie sous le pinceau à une galerie de portraits désopilants tant féminins que masculins.
Parce qu’elle permet également de poser deux questions intéressantes :
Cette histoire peut-elle être relue avec des yeux contemporains ?
Le thème de la vieille fille m’amuse, à une époque où l’égalité entre hommes et femmes s’est imposée depuis La Fontaine ; car évidemment bien des filles n’ont plus à rougir d’être célibataire ; et quand elles se marient un peu tard, elles épousent rarement des malotrus.
Quel ton adopter pour illustrer un sujet relativement grave ?
Derrière le portrait de le Fille s’esquisse celui de la solitude affective, de l’échec relationnel, liés à une forme de cécité psychologique.
L’idée d’exploiter le pouvoir expressif des animaux par La Fontaine est astucieuse à plus d’un titre. Elle permet de rire du pittoresque des scènes et détails, d’aborder avec une relative légèreté un sujet grave, et surtout elle évite de bloquer, par une vérité trop crue ou frontale, une nécessaire prise de conscience. J’ai donc repris, en l’amplifiant, la présence des animaux domestiques ainsi que le ton de la farce.
Les illustrations mettent ainsi en scène des personnages proches de l’animalité.
La Fontaine disait « je me sers des animaux pour instruire les hommes ».
L’identification de la fille à ses chiens est poussée assez loin : elle n’a presque pas de cou, montre des dents carnassières, porte de la fourrure et ajoute encore quelques plumes à ses chapeaux. En miroir, les animaux singent les hommes, portent des accessoires et vêtements réservés aux êtres humains, et finissent par prendre le dessus sur leurs maîtres.
Un album/CD musical écrit, illustré et adapté par Emmanuelle Revel-Pellet
emmanuelle@revel-pellet.com
- Emmanuelle Revel-Pellet, le 13/02/2015.