« Que cette goutte de rosée
« Sur moi par le ciel déposée,
« Chère tige, en ton sein répande la fraîcheur !
« Le premier rayon de l’aurore
« La verse sur ma coupe à peine ouverte encore.
« Accepte ce présent, le tribut de ta fleur.
« N’est-ce pas toi qui m’enfantais ?
« N’est-ce pas, chaque jour, quand je me déployais,
« Toi dont la sève nourricière
« Me donnait ce front radieux,
« Qui, plein d’espoir, s’élève vers les cieux ?
« Ah ! bientôt, je serai ta gloire ;
« Sur mon front s’unira le rubis à l’ivoire,
« Et mon parfum offert sur tes autels
« Attirera vers toi le culte des mortels. »
Au retour du printemps, tendre et reconnaissante,
A la tige disait ainsi la fleur naissante,
Portée en riant sur ses bras.
Ah ! prends-moi dans les tiens, ma mère, et de ma fable
Aujourd’hui sans effort dans mon cœur tu liras
Le sens fidèle et véritable !
“La Fleur et la Tige”