L’été règne : une fleur languissante au vallon
Appelle un nuage qui passe ;
O toi qui voles dans l’espace
Sur les ailes de l’aquilon,
“Verse-moi tes flots de rosée,
Et par toi ma tige arrosée
Verra renaître son printemps…
— J’y penserai, dit le nuage;
Mais.je dois remplir un message: Attends!…
Il s’éloigne. Elle meurt, vers la terre penchée.
Le nuage revint sur la fleur desséchée
Répandre, mais trop tard, ses ondes par torrents.
Toujours le malheureux nous trouve indifférents;
Mais quand sous sa croix il succombe,
Souvent nous allons sur sa tombe
Semer de vains regrets, de stériles trésors;
Ni largesses ni pleurs ne réveillent les morts…
“La Fleur et le Nuage”
- Pierre Lachambeaudie – 1806 – 1872