« A quoi bon conserver cette haie inutile,
Qui, ne rapportant rien, occupe un sol fertile ?
Je puis, en l’abattant, agrandir mes carreaux,
Et planter en son lieu des choux et des poireaux. »
Ainsi parlait Gros-Jean, stupide autant qu’avare.
Ce qu’il dit, il le fait : d’une hache il s’empare
Et met la haie à bas. Mais la nuit des voleurs
Dans le jardin déclos entrèrent ;
Ils pillèrent et ravagèrent
Et ses légumes et ses fleurs.
Il est plus d’un Gros-Jean sans doute,
Qui par lésinerie a compromis son bien :
Quand nous avons un bon gardien,
Ne regrettons pas ce qu’il coûte.
“La Haie”