La Plume d’oie à la Plume de fer
Reprochait sa roide allure :
« Comme moi tu n’as pas celle désinvolture
« Pour parafer « Ta signature.
« — C’est vrai, ma foi, je vais fort lentement
« Dans une main pesante, »
Dit sa rivale en souriant :
« Mais mon labeur se fait correctement
« Sous une autre plus diligente.
« Et mon trait plus piquant,
« Dépeignant la pensée,
« Se montre sans pointe émoussée.
« Tandis que toi, flexible au contact du papier,
« Tu fais de noirs pâtés en épuisant l’encrier,
« Mollement tu faiblis et t’émousses sans pointe ?
« Sans avoir ta légèreté,
« A mes soins un peu lents s’est jointe
« Une élégante netteté.
« Mais pourquoi raviver une querelle vaine.
« Lorsqu’on ces temps paperassiers
« Notre zèle suffit à peine
« A servir tant d’écrivassiers,
« Qui, sans pitié, nous usent par centaine? »
“La Plume d’Oie et la Plume métallique”