L’avarice perd tout en voulant tout gagner.
Je ne veux, pour le témoigner,
Que celui dont la Poule, à ce que dit la Fable,
Pondait tous les jours un œuf d’or.
Il crut que dans son corps elle avait un trésor.
Il la tua, l’ouvrit, et la trouva semblable
A celles dont les œufs ne lui rapportaient rien,
S’étant lui-même ôté le plus beau de son bien.
Belle leçon pour les gens chiches :
Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus
Qui du soir au matin sont pauvres devenus
Pour vouloir trop tôt être riches ?
Commentaires de MNS Guillon – 1803.
Il crut que dans son corps elle avait un trésor. Cette consonance de l’hémistiche et de la rime est désagréable à l’oreille. (La Poule aux œufs d’or)
Analyse des fables de La Fontaine par Louis Moland, 1872
FABLE : La Poule aux œufs d’or.
– Esop , 136, 153.
M. Saint-Marc Girardin cite une fable, qui se trouve dans les poésies latines de Milton, et qu’on peut rapprocher de celle-ci : « Un fermier avait dans son champ un pommier donnant chaque année quelques fruits très-beaux, que le fermier offrait à son propriétaire. Celui-ci, ravi de la beauté des fruits, fit transporter l’arbre dans la cour de sa maison. L’arbre y périt, et le propriétaire repentant se disait : « Pourquoi ne pas m’être contenté des pommes que me donnait mon fermier? Pour avoir voulu trop. j’ai perdu mon arbre et ses fruits. « (Œuvres complètes de Jean de La Fontaine par Louis Moland, 1872)