Une poule couvait de ses feux assidus
Des œufs qu’elle croyait avoir faits et pondus.
Une cane en était la mère.
Que faites-vous ainsi, ma chère ?
Lui dit un passereau :
Quel prix espérez-vous d’un amour aussi beau ?
Ces petits dont vos soins préparent la naissance
Ne vous doivent point l’existence.
A peine verront-ils le jour
Qu’ils vous le prouveront. Peu touchés de vos larmes
Vous les verrez dans l’eau riant de vos alarmes,
Plongeant et replongeant vous quitter sans retour.
Croyez-moi ; laissez là cette race infidèle,
Et pour de vrais enfants réservez votre zèle.
Je le sais, dit la poule ; ils m’oublieront, mais, las !
Il est si beau de faire des ingrats !
” La Poule et Le Passereau”